J'ai terminé d'écrire un mémoire de fin d'études. Une amie chère, qui en a lu des bribes la semaine dernière, dit plutôt que j'ai écrit mes mémoires, tant on y retrouve des morceaux de mon chemin ces dernières années. Les mots que j'y ai déposés m'éclairent et me mettent en joie, et j'espère qu'ils auront exactement cet effet sur mes lecteurs. Aujourd'hui, je ne vise plus la perfection au travers de mes écrits, je vise l'impact et le lien. Je vise l'authenticité et l'humanité. Il n'y pas si longtemps de cela, je ne pouvais traverser une journée sans une longue pause, assommée par le burn-out qui m'avait clouée au sol après un crash en plein vol. Hier encore, lire ou retenir un numéro de téléphone m'était impossible. Alors boucler cet ouvrage aujourd’hui et clôturer deux années d'études est une des plus belles victoires de ma vie. Celle d'oser reprendre des études à 35 ans, en choisissant enfin avec le cœur et les tripes. Celle de décider de placer la barre un p.... de nombre d'étages plus bas, et d'y arriver parfois. Celle de faire les choses en suivant ma joie plutôt que pour récolter les lauriers. Et puis celle de me remettre à écrire. Je l'aurais bien imprimé en 1000 exemplaires pour le distribuer autour de moi tellement j'en suis fière. Il s'appelle des montagnes et des mains. Et il se referme sur ces mots :"d'aussi loin que je me souvienne, je collectionne. Je collectionne les pièces d'un puzzle dont je ne connais pas le résultat final.
Il y a quelques années, j'ai commencé une nouvelle partie. Je me suis débarrassée de certaines pièces pour commencer à en accueillir d'autres. Depuis, je collectionne avec assiduité et patience. Je collectionne avec persévérance et confiance. Des pièces de toutes les formes, de toutes les tailles et de toutes les couleurs. Aujourd’hui, ces pièces s'assemblent.
Enfin. Sentiment vertigineux et joyeux à la fois. Je me retourne sur un chemin de randonnée, jalonné de pauses pour enlever les cailloux dans les chaussures. Et je vois devant moi un paysage de montagnes, de torrents, de vallées à perte de vue. Pour la première fois, je sais où je vais, je voyage sans carte, sans itinéraire, simplement avec le cœur. Merci.